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Installer une cuisine d’été

ÉTUDE — Pour cuisiner à la belle étoile, il suffit de créer un espace fonctionnel et pratique. Emplacement, équipement, abri… sont les trois critères principaux à étudier avec soin. De nombreux modules et éléments de cuisson permettent désormais de profiter à toute heure des chaudes journées d’été.

L’été est la saison idéale pour un piquenique improvisé, un barbecue party ou de grandes tablées conviviales… Les repas estivaux s’organisent sur la terrasse ou dans le jardin et désormais, on y cuisine aussi grâce aux nombreux équipements qui ont été développés et pensés pour l’extérieur. Du simple barbecue à gaz, électrique ou au feu de bois, jusqu’aux cuisines quasi professionnelles, en passant par les planchas ou les braseros, il existe des solutions pour tous les budgets. Quelles que soient les options choisies, priorité doit être donnée à la fonctionnalité. L’emplacement est ainsi un élément clé : un espace cuisine près de la maison permet de limiter les allers-retours et de simplifier les branchements électriques et d’eau. On peut aussi décider d’installer une cuisine plein air sous une pergola, un abri ou un pool house (1) à condition de prévoir les commodités nécessaires. Il convient également de ne pas lésiner sur les dimensions de l’espace. En effet, il faut pouvoir se déplacer autour des éléments de cuisson, de rangement et de lavage, mais aussi autour de la table. Une superficie de 20 m² est un bon compromis pour être à l’aise ! Attention, la surface au sol conditionne vos démarches administratives.

1) Il s’agit d’une dépendance aménagée à côté d’une piscine

 

Le choix de l’agencement

Spécialistes de la cuisson d’extérieur, cuisinistes et grandes surfaces de bricolage disposent de toute la panoplie pour organiser des cuisines extérieures complètes. Il existe de nombreux modules prêts à installer en acier ou en inox qui combinent meubles de rangement, plans de travail, évier, emplacement pour les appareils de cuisson (barbecue ou plancha), plaques électriques ou au gaz, four ou encore fumoir très tendance actuellement, réfrigérateur et lave-vaisselle. Ces ensembles offrent les mêmes fonctionnalités et le même confort qu’une cuisine d’intérieur équipée. Les modules sont généralement indépendants, mais peuvent être fixés ou clipsés les uns aux autres pour être plus stables. Ils sont équipés de pieds réglables pour ajuster le meuble au niveau du terrain ou montés sur roulettes pour pouvoir être déplacés au gré des besoins. Leur implantation peut être réalisée en îlot, en I, en L ou encore en U, dans des versions mini ou XXL, en délimitant les zones de préparation, de cuisson, de stockage et de lavage. Les meubles de rangement disposent de plusieurs tiroirs et parfois même d’un réceptacle destiné aux déchets et aux épluchures à composter.

Certains modules sont surmontés d’une crédence qui protège les alentours des éventuelles projections et quand celle-ci est munie de crochets, elle permet d’y suspendre les ustensiles de cuisine. Le prix de toutes ces installations varie en fonction du nombre d’éléments : de 500 € environ à plus de 10 000 € pour une cuisine complète. Pour alléger le budget, il est possible de construire ses meubles soi-même à partir de carreaux de béton cellulaire assemblés et enduits, de planches de bois imputrescibles, de briques ou de pierres. Pensez aussi à rénover d’anciens meubles en les peignant ou les relookant pour éviter de les jeter. Par ailleurs, les grandes surfaces de bricolage proposent des éléments préfabriqués en pierre reconstituée ingélive sous forme de niches qui permettent d’encastrer les équipements de cuisson, plan de travail et évier.

 

Une cuisine sous abri

Quel que soit leur emplacement, les nouveaux modules de cuisine sont plus difficiles à déplacer et à remiser l’hiver qu’un simple barbecue. Il est donc conseillé de prévoir un toit pour les protéger des intempéries. En période de fonctionnement, pour les mettre à l’abri d’un orage ou d’une averse, une simple bâche ou housse peut faire l’affaire. Dans la journée, le déploiement d’un parasol ou d’une toile d’ombrage est une option efficace pour se protéger des chauds rayons du soleil. La solution la plus pérenne et qui permet aussi aux invités de s’abriter est la pose d’une pergola bioclimatique avec un toit à lames orientables qui peut s’ouvrir ou se fermer en fonction de la météo. Ces pergolas pouvant être autoportantes, permettent la protection d’une cuisine d’extérieur installée au beau milieu du jardin. Dans le même esprit, le carport (ou abri de voiture couvert), ouvert des quatre côtés, peut être détourné de ses fonctions. Une option plus classique à envisager : la construction de quatre piliers surmontés d’un toit recouvert de tuiles crée une sorte d’auvent. Même si déjeuner sur l’herbe est séduisant, l’installation d’une cuisine d’été directement sur le sol n’est pas envisageable pour des raisons de stabilité et d’humidité, non compatible avec les appareillages électriques. Pour ancrer les différents modules de la cuisine au sol, vous pouvez profiter du dallage de la terrasse sinon il vous faut construire un plan stable en carrelage, béton ou bois, à protéger avec des produits spécifiques pour éviter les taches de graisse indélébiles.

Avant et après…

Si vous souhaitez installer un évier et une machine à laver la vaisselle, n’oubliez-pas de prévoir l’arrivée d’eau et l’évacuation des eaux usées. Bien souvent, il vous faudra creuser des tranchées pour enterrer toute la tuyauterie. Ces travaux sont plus simples à réaliser et moins coûteux si la cuisine d’été est installée à proximité de la maison ou près d’un abri pré-équipé. L’alimentation électrique, indispensable pour certains éléments de cuisson et un éventuel réfrigérateur, doit faire l’objet d’un raccordement dédié à ce seul usage et être conforme aux normes exigées pour l’extérieur (NF C 15-100/A5) avec une étanchéité garantie (indice de protection minimal IP 24 pour les socles des prises et les luminaires et IP 44, voire plus à proximité d’une piscine). Les prises électriques avec clapet sont les modèles les plus appropriés pour un usage en extérieur. Côté durabilité, pour résister aux conditions hivernales, optez pour des matériaux comme l’inox qui supportent bien l’humidité et qui ne rouillent pas. Il existe même une version marine de l’inox idéale en bord de mer. Si vos meubles sont en acier galvanisé, la pose d’une peinture en polyester renforcé lui permet de mieux résister aux UV et de durcir la surface contre les rayures. Veillez à ce que les attaches et fixations soient bien inoxydables, elles aussi, afin d’éviter qu’elles ne lâchent avant les éléments. Les housses de protection, qui existent dans différentes formes et dimensions en toile déperlante imputrescible et anti-UV, assurent une protection supplémentaire même sous abri.

 

 

CHOIX

Quels éléments de cuisson ?

 

Le barbecue

> Il existe des barbecues au charbon de bois très classiques mais aussi avec couvercle, appelés barbecues boule ou encore avec un foyer vertical qui permet aux graisses de s’écouler hors des braises vers un réservoir de récupération.

Les + : Son prix abordable.

Les - : Un allumage parfois un peu difficile en cas de vent. Un dégagement de fumée pour les barbecues ouverts.

 

> Au gaz, le barbecue prend de la place car il est constitué d’un chariot, de tablettes et d’un emplacement pour la bouteille de gaz. Il dispose aussi d’une large gamme d’accessoires : grille de saisie, rôtissoire, brûleur au gaz indépendant.

Les + : Facile d’utilisation, il dispose souvent d’un piezzo électrique ou mécanique pour allumer les brûleurs.

Les - : Son nettoyage reste exigeant, car il est constitué de nombreux éléments à astiquer pour maintenir l’appareil en bon état ! Un contrôle du gaz et des tuyaux est indispensable.

 

> Électrique, le barbecue peut être sur pieds ou à poser sur la table. Certains sont montés sur chariot et proposent les mêmes options et fonctionnalités que les barbecues au gaz les plus sophistiqués.

Les + : Il s’agit du seul type de barbecue autorisé sur les balcons et en copropriété. Pas de souci de combustible.

Les - : Une cuisson assez aseptisée sans le goût de grillé du barbecue.

 

 

Le four à pizzas

Il existe des fours à pizzas au feu de bois ou au gaz. Les fabricants de four à pizzas proposent en général plusieurs diamètres indiqués en pouces (de 12 à 16 pouces équivalant à 30,48 cm et 40,64 cm) pour faire cuire toutes tailles de pizzas. La température de cuisson est l’élément clé de la réussite de vos pizzas. Elle doit au minimum atteindre les 500 degrés pour une cuisson homogène et rapide et tous les fours n’atteignent pas cette température à la même vitesse. Il faut aussi choisir une pierre réfractaire épaisse et de qualité pour éviter qu’elle se brise au bout de quelques utilisations.

 

 

La plancha

> Au gaz, elle peut être déplacée au gré des besoins et sa montée en température est rapide. Elle est en général équipée d’une sécurité thermocouple avec coupure du gaz en cas d’absence de flammes.

> La plancha électrique est adaptée aux citadins ; il suffit d’une prise électrique. Elle dégage moins de fumées qu’une plancha gaz et c’est pour cette raison qu’elle s’utilise sans problème sur un balcon. Elle peut même être utilisée à l’intérieur, fenêtre ouverte ou près d’une hotte ou d’une cheminée. Vérifiez qu’elle porte la certification IPX4 qui garantit sa résistance contre les projections d’eau.

> Certains appareils cumulent deux fonctions (plancha et barbecue) pour satisfaire un plus grand nombre.

 

 

Le fumoir

Il s’inscrit dans les nouvelles tendances de cuisson d’extérieur. Il existe des fumoirs à eau, armoire ou électrique.

>  Le fumoir à eau est le plus simple à utiliser et idéal pour les amateurs puisqu’il passe facilement en mode barbecue. Les aliments sont fumés à une température constante comprise entre 40 °C et 120 °C.

> Le fumoir armoire privilégie le fumage à froid et est destiné aux épicuriens soucieux d’affiner leurs aliments.

>  Sur le fumoir électrique, le contrôle de la température et son maintien sont faciles et précis. Sur certains modèles, il est même possible de déterminer distinctement un temps de fumage et un temps de cuisson.

 

 

Le brasero

Nouveau chouchou pour son esprit convivial, le brasero permet de se réchauffer autour de la cuve (en acier corten ou en fonte) dans laquelle on allume le feu. Celle-ci peut très vite se transformer en barbecue si on la surmonte d’une grille ou d’une plancha. Une protection anti-flammèches est indispensable afin que les braises ne sautent pas à l’extérieur de l’appareil et sur les invités.

 

 

À NOTER

Quelles autorisations pour une cuisine d’été ?

> Au-dessous de 5 m2 de cuisine en dur, vous n’avez aucune démarche à réaliser.

> De 5 à 20 m2, vous devez déposer une simple déclaration en mairie.

> Au-delà, comme pour toute construction de 20 m2 et plus, vous devrez faire une demande de permis de construire.

> En revanche, la cuisine d’été n’est pas considérée comme surface habitable et n’est donc théoriquement pas soumise à l’impôt foncier.

> Pensez aussi à consulter le PLU (Plan Local d’Urbanisme) qui peut, par exemple, notifier les distances réglementaires à respecter avec le voisinage pour éviter les fumées.

> Dans une copropriété, il faut suivre le règlement de copropriété imposé par le syndic. En effet, a priori, rien n’interdit l’utilisation d’un barbecue ou d’une plancha sur un balcon ou une terrasse mais en l’absence de texte de loi officiel, c’est le règlement de copropriété qui sert de référence. Il est donc prudent de s’y référer et si l’utilisation est acceptée, les appareils électriques sont de rigueur. En cas d’interdiction, vous pouvez toujours demander au syndic (par courrier recommandé) une autorisation exceptionnelle votée en assemblée générale en précisant le type d’appareil utilisé. Pour les cuisines d’extérieur plus élaborées, même si vous disposez de la place suffisante sur une terrasse, il est également important de demander l’autorisation à la copropriété, sachant qu’il existe un poids de charge à ne pas dépasser qui est de 350 kg/m2 (selon la norme Eurocode 1) !